L’ouverture de l’édition 2025 des RNTP approche à grands pas !
Pour vous faire patienter, Louis NÈGRE, président du GART et organisateur de l’événement aux côtés de l’UTPF, s’est prêté au jeu des questions-réponses.
Lors de notre échange, Louis NÈGRE est revenu sur les enjeux et défis du financement des mobilités, les priorités du prochain mandat municipal selon le GART ainsi que sur la transition énergétique, un sujet majeur qui sera au cœur des discussions dans les allées du salon.
En bonus, il nous a partagé sa recommandation littéraire pour voyager jusqu’à Orléans.

Les RNTP 2025 s’ouvriront le 4 novembre prochain à Orléans, dans un contexte où les financements peinent à suivre l’ampleur des besoins. Quel message souhaitez-vous adresser aux participants ?
Je veux partager cet esprit de détermination qui est le nôtre, celui des administrateurs du GART, de ses adhérents et de son équipe permanente. Les attentes des autorités organisatrices de la mobilité (AOM), dont les représentants seront présents en nombre dans le cadre de ces trois jours d’événement, restent fortes et légitimes.
Dans un contexte où le financement de nos mobilités du quotidien atteint ses limites, le GART agit pour que les autorités organisatrices soient dotées de moyens financiers et opérationnels à la hauteur des enjeux. Sans ressources solides et pérennes, il serait illusoire d’imaginer renforcer l’offre de transport ou relever le double défi du mur d’investissement et du mur de fonctionnement auxquels nous faisons face. C’est pourquoi notre association ne se limite pas à constater les difficultés, elle se mobilise jour après jour pour sensibiliser le gouvernement et les services de l’État, porter la voix des territoires et développer les politiques publiques de mobilité dont a besoin notre pays. Qu’il s’agisse de défendre de nouveaux leviers de financement, de promouvoir des solutions innovantes ou de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’objectifs communs, le GART œuvre avec constance et combativité pour défendre une conviction simple : les mobilités du quotidien doivent être reconnues comme une priorité nationale. Ainsi, aux participantes et participants de ces Rencontres à Orléans, je veux dire que notre réussite collective repose sur notre capacité à porter ensemble une vision partagée du transport public.
Les RNTP, c’est précisément ce temps unique où élus, opérateurs, industriels et entrepreneurs se réunissent pour échanger et partager ce qui marche, pour faire bouger ensemble les lignes du transport public. C’est ce rendez-vous, à la fois politique et professionnel, qui donne à notre action sa force.
Cette année, le Congrès des RNTP aura pour thème « Municipales 2026 : mieux connecter les territoires ». Selon le GART, quelles devraient être les priorités du prochain mandat ?
La mobilité représente un véritable facteur de cohésion territoriale et mérite d’être au cœur du débat des prochaines élections municipales.
Lors de notre dernière Assemblée générale, nous avons orchestré un cycle d’échanges au sein du GART dans le but de dresser un état des lieux des défis à venir et d’identifier des pistes de réflexion à même d’enrichir le débat public à l’approche des élections. Ce que j’en ai retenu, c’est la nécessité de lisser les frontières administratives pour mieux répondre aux réalités quotidiennes de nos concitoyens. Nos discussions ont également mis en lumière les principaux enjeux auxquels seront confrontées nos collectivités territoriales. Qu’il s’agisse du partage de l’espace public et son adaptation aux nouveaux usages, du financement durable des réseaux de transport ou de la simplification d’accès aux services de mobilité, il est aujourd’hui essentiel de favoriser des politiques de mobilité cohérentes à l’échelle de nos bassins de vie. Autant de thèmes qui, à nos yeux, doivent être abordés dans le cadre de ces municipales. Avec cette initiative, le GART pose ainsi les bases d’une réflexion collective destinée à donner aux futurs élus locaux des outils utiles pour orienter leurs priorités.
Les RNTP seront un moment clé dans ce cheminement et seront l’occasion de mettre en lumière les grandes lignes de notre futur plaidoyer pour les municipales de 2026. Notre ambition est claire, ce plaidoyer ne doit pas se réduire à une liste de bonnes intentions. Le GART veut en faire une véritable boussole, capable d’aiguiller les décideurs de demain pour construire des politiques de mobilité à la fois réalistes, et j’insiste sur cette idée, profondément ancrées dans le quotidien de nos concitoyens.
La transition énergétique sera au cœur des discussions dans les allées du salon. Comment le GART se mobilise-t-il sur ce sujet ?
Chaque édition des RNTP est l’occasion de mettre en lumière de nouvelles innovations et d’ouvrir le débat sur ce sujet majeur pour les AOM. Je regrette d’ailleurs que la transition énergétique n’ait pas été suffisamment abordée lors d’Ambition France Transports. Au sein du GART, nous en faisons un fil conducteur de notre action, que ce soit en métropole ou en Outre-mer. Je considère que cette transition ne peut s’opérer dans un environnement instable, soumis à des règles changeantes. C’est pourquoi nous exerçons une pression constructive auprès du gouvernement, des services de l’État et des instances européennes afin de garantir aux collectivités un cadre clair, pérenne et soutenu financièrement. Nous restons mobilisés, notamment dans le but d’obtenir des aménagements au règlement européen sur la décarbonation qui pénalise injustement les autorités organisatrices de la mobilité ayant investi dans le BioGNV. Face aux incertitudes réglementaires et budgétaires, notre association a réalisé un travail solide et remarqué ces derniers mois, au côté de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies et des clubs mobilité durable & territoires et logistique durable & territoires, sur le financement de la transition énergétique des mobilités. Le livre blanc qui en découle et qui propose des pistes concrètes pour apporter des solutions à ces problématiques, sera à l’honneur lors de ces Rencontres nationales du transport public.
On termine sur une note personnelle, quel livre emmèneriez-vous pour voyager jusqu’à Orléans, en TER RÉMI ?
Pour rythmer votre voyage et profiter de ce temps calme, je vous propose le livre de Carlos MORENO intitulé « La ville du quart d’heure ». Ce dernier partage sa vision de la ville du quart d’heure et au-delà, ce concept nous amène à repenser l’aménagement urbain et la mobilité non pas comme des infrastructures séparées, mais comme un écosystème intégré. Cela fait tout naturellement écho à nombre de thématiques que nous suivons au quotidien, comme la cohabitation des modes de transport au sein de l’espace public ou encore l’accompagnement des transitions énergétiques. Une réflexion qui nous conduit à questionner l’articulation entre urbanisme, déplacements et cohésion sociale.