Sébastien Duclocher, expert cinéma

Pour faire écho au Festival international du court métrage organisé chaque année à Clermont-Ferrand, nous allons vous proposer ici une série de contenus autour des transports publics et du cinéma. Pour commencer, nous sommes allés à la rencontre de Sébastien Duclocher. Il est  co-délégué général de Sauve qui peut le court métrage, association qui organise le Festival.

Pourquoi s’intéresser aux liens entre transport public et cinéma ?

Le transport est un moyen de déplacement et le cinéma est l’art de filmer le mouvement. Naturellement ces deux entités ont des enjeux connexes forts, les moyens de transports inspirent fortement le cinéma. Un grand nombre de films ont comme lieu de tournage les transports, Zazie dans le métro de Louis Malle, Subway de Luc Besson, La bataille du rail de René Clément, Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau, Bustop avec Marylin Monroe, L’auvergnat et l’autobus avec Fernand Raynaud pour ne citer qu’eux.

Un des mythes fondateurs de l’histoire du cinéma est d’ailleurs la projection au salon indien du Grand café de Paris le 22 décembre 1895, où les spectateurs voyant l’arrivée d’un train en gare de la Ciotat prenaient peur et quittaient la salle, pensant que le train leur fonçait dessus.

Dans le cadre de votre festival, vous recevez un certain nombre de courts métrages dont l’action se déroule dans les transports. Pourquoi les transports publics sont un décor souvent plébiscité par les réalisateurs ? Qu’est-ce qu’ils expriment de singulier ?  

Le cinéma a un rapport très fort au réel, les réalisateurs puisent leur inspiration dans ce qu’ils voient, dans ce qu’ils vivent, et les transports publics avec leurs gares, stations de bus, arrêts de métro sont des lieux de vies qui donnent lieu à des rencontres, des surprises, des moments de rêverie, que ce soit pour un film naturaliste, pour Amélie Poulain ou James Bond dans Skyfall.

Un film à avoir vu absolument ? Une scène immanquable ? 

Une scène marquante est le souvenir d’un court métrage poétique dans lequel  un personnage à la campagne élevait des vaches et avait eu l’idée de coller des images sur les fenêtres du train qui passait devant le champ, permettant ainsi aux vaches de regarder un film.

Pour un film à voir absolument, on peut évoquer French connection de William Friedkin pour la scène de poursuite mémorable de Popeye Doyle, le flic joué par Gene Hackman, coursant le métro aérien new-yorkais à bord d’une Pontiac Lemans.

 

Rendez-vous le mercredi 18 octobre de 17h15 à 18h30 pour une masterclass sur les transports publics et le cinéma.